Antoine Gadan

Gaston Guédy

 

Eugéne Girardet


Maxime Noiré

 

 

Maxime Noiré


Etienne Dinet

Au milieu des rochers brûlés et dénudés, l’Oued se glisse et, comme un serpent, semble s’être dépouillé de sa peau qu’il laisse de chaque côté de sa route. Cette peau est d’un vert éclatant, brodée de rameaux, de feuilles, de fleurs et de fruits de toutes couleurs. Les lauriers portent des drapeaux de rubis sur leurs tiges d’émeraude.

Etienne Dinet et Slimane Ben Ibrahim. Tableaux de la vie arabe.


Adam Styka

Si jamais on a le droit d’oublier les inscriptions, les temples, les traditions, les hommes et leurs œuvres, c’est en présence de cette nature éternelle, souriante et magnifique, c’est sous ce ciel profondément bleu, c’est devant ce Nil immense, recourbé, replié, avec ses îlots de sable gris, les verdures de ses rivages et les montagnes jaunes dont il baigne le pied.

Maxime Du Camp. Le Nil - Egypte et Nubie.

 

Etienne Dinet

 

Maxime Noiré

Etienne Dinet

Etienne Dinet



Des formes blanches, jaunes ou bleues, toutes couvertes de bosses, où il est vraiment malaisé de deviner une femme, descendant du village dans l’ombre verte des sentiers. Sitôt arrivées au bord de l’oued et débarrassées de leurs fardeaux, battoirs, linges, marmites, larges plats de bois, enfants même, elles retroussent leurs draperies et piétinent leur linge en cadence, ou bien elles le battent à deux mains, avec une crosse de palmier, d’un geste large et pareil à celui d’un exécuteur.

Etienne Dinet

 

Au milieu des lauriers les enfants s’ébattent dans l’eau. La rivière trop peu profonde pour qu’ils s’y plongent tout entiers, le bain n’est plus qu’un jeu, une bataille où ils s’éclaboussent à plaisir.

Jérôme et Jean Tharaud. La fête arabe.

Etienne Dinet


Le vallon de Bou-Saâda qui amène la rivière aux jardins est merveilleux comme un paysage de rêve. Il descend, plein de dattiers, de figuiers, de grandes plantes magnifiques entre deux montagnes dont les sommets sont rouges. Tout le long du rapide cours d’eau, des femmes arabes, la tête voilée et les jambes découvertes, lavent leur linge en dansant dessus. Elles le roulent en tas dans le courant, et le battent de leurs pieds nus, en se balançant avec grâce. Le fleuve, le long de ce ravin, court et chante. En sortant de l’oasis, il est encore abondant ; mais le désert qui l’attend, le désert jaune et assoiffé, le boit tout à coup, aux portes des jardins, l’engloutit brusquement en ses sables stériles.

Guy de Maupassant. Au soleil

Etienne Dinet



Les palmiers qui ondulent dans la tempête sont jaloux de sa sveltesse. Les étoiles sont jalouses des deux étoiles qui s’allument au fond du puits, lorsqu’elle se penche pour tirer de l’eau.

Etienne Dinet

Son teint a la couleur de l’œuf d’autruche. Ses dents sont des pétales de muguet. Sa langue est un oiseau dans une cage parfumée. Ses bras ont les reflets de la neige baignée d’aurore. Ses ongles sont des boutons de roses, et les roses de ses seins font pâlir la pourpre du hidjab.

 

Franz Toussaint. Le jardin des caresses.

Leon Belly

Voici venir du village arabe une longue file de femmes avec la cruche renversée sur la tête, et des petites filles portant dans leurs mains des gargoulettes. Rangées le long du chenal, au pied du grand réservoir, elles forment un groupe pittoresque, et ce peuple de noirs fantômes est d’une grande tournure, s’enlevant par une silhouette vigoureuse sur le fond du ciel, les voiles des barques, les objets brillants et lumineux qui l’entourent. La distribution de l’eau commence : la cruche pleine passe des mains sur la tête où elle oscille un instant, et, pareilles à des cariatides, les femmes s’éloignent, le corps rejeté en arrière avec cette cambrure de reins qui fait saillir la poitrine, enveloppées dans la robe aux longs plis droits, le voile flottant sur la tête, le tout dans une ligne si sculpturale, qu’elle fait penser aux bas-reliefs de Phidias.

Narcisse Berchère. Le Désert de Suez ; cinq mois dans l’isthme.